25 mars 2015
Le plan du Ministre Geens mobilise tous les acteurs de la Justice : non au détricottement du troisième pouvoir de l’Etat
Le pouvoir judiciaire est le troisième pouvoir de l’Etat, aux côtés des pouvoirs législatif et exécutif.
Pourtant, le budget qui lui est alloué est dérisoire et ne lui permet pas de remplir les tâches fondamentales qui lui sont assignées : juger de manière indépendante et impartiale dans un délai raisonnable les litiges qui lui soumis ; poursuivre les auteurs d’infractions ; protéger la jeunesse ; punir efficacement les personnes reconnues coupables, tout en gardant une perspective de réinsertion ; etc.
Quiconque fréquente les Cours et Tribunaux belges se rend compte des problèmes liés au manque de moyens : impossibilité de faire venir les détenus aux audiences ; impossibilité d’ouvrir le Palais de Justice de Bruxelles au public par manque de policiers à l’entrée ; arriéré judiciaire ; fermeture des greffes par manque de personnel ; non nomination des magistrats malgré les places vacantes ; manque de matériel informatique ; etc.
Tout cela n’est pas étonnant lorsque l’on sait que la Belgique ne consacre que 0,7 % de son PIB à la Justice alors que les autres pays européens lui allouent en moyenne 2,2%.
Jusqu’à ce jour, les magistrats sont toujours restés extrêmement discrets quant aux problèmes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur mission.
Pourtant, ce 20 mars 2015, face aux nouvelles mesures d’austérité annoncées dans le plan du Ministre Geens, tous les acteurs de la Justice se sont réunis pour dénoncer une réforme nuisible aux intérêts des citoyens et, notamment, à l’accès à une justice de qualité.
Le SAD s’est joint avec enthousiasme à cette manifestation inédite.
« Le pouvoir judiciaire est en danger. Les économies empêchent les juges de remplir leur mission de manière correcte et juste dans un délai raisonnable. Nous devons veiller à ce que les juges ne deviennent pas les curateurs de la faillite de la Justice« , a estimé Luc Maes, le premier président de la Cour d’appel de Bruxelles.
Isabelle Schyns, juge de la famille au Tribunal de première instance de Bruxelles, a critiqué également le plan Justice : « Je suis extrêmement inquiète de lire qu’on compte limiter la présence des parquets dans les audiences civiles. Sans eux, les magistrats de la famille seront démunis et ne pourront pas aller chercher l’information nécessaire, comme le casier judiciaire des parents ».
« La justice est en faillite », a regretté Manuela Cadelli, présidente de l’ASM (Association Syndicale des Magistrats). « Tout le monde s’est mobilisé et cela témoigne de la prise de conscience du pouvoir judiciaire ».