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Pourquoi tout citoyen doit se sentir concerné par le plan du Ministre de la Justice Geens

Pourquoi tout citoyen doit se sentir concerné par le plan du Ministre de la Justice Geens ?

Manifestation ce 24 juin 2015 devant le Ministère de la justice

23 juin 2015

Le ministre Geens a un plan ambitieux : la justice doit se réformer, se moderniser,  s’informatiser, travailler plus vite…  Qui pourrait ne pas être d’accord avec ces objectifs annoncés ?

Des  avocats, des magistrats et des greffiers ont déjà fait entendre leur voix, en expliquant que  le plan était bien moins positif qu ’il y paraissait au premier abord. Mais que que signifie ce plan pour le simple citoyen  ? Et surtout, qu’a -t-il à y gagner …ou à y perdre ?

Le plan Geens n’est pas le premier du genre. La ministre de la Justice précédente, Madame Turtelboom, avait projeté une réforme de la possibilité pour certaines personnes de faire appel à un avocat pro deo. Après une action et pétition portées par 80 associations, ces plans avaient été abandonnés.

La poussière soulevée par notre action n’était pas encore retombée que le gouvernement précédent a sorti de son chapeau une TVA sur les services d’un avocat. Depuis 2012, une TVA de 21% avait déjà été imposée sur les prestations d’ huissier. Depuis le 1er janvier 2014, le citoyen doit payer 21 % de plus pour être assisté par un avocat. Nous voyons presque tous les jours que ces mesures rendent de fait impossible pour beaucoup de citoyens l’assistance à un avocat et, à travers elle, l’accès à la justice. Les personnes concernées sont les personne à revenu faible ou moyen. Pour 50% de la population, la justice devient une chimère. Inaccessible. Impayable.

Le gouvernement Michel en rajoute pourtant une couche et  veut maintenant mettre des obstacles supplémentaires à l’accès la justice. Il projette d’économiser 10 % sur le budget de la justice. Concrètement, que représentent ces économies ?

La première mesure mise en application a été d’augmenter de 55 % les droits de greffe. Le droit de greffe est le droit que le citoyen paie pour soumettre une affaire à un juge. À propos  de cette mesure, Test Achats déclare : « C’est l’accès à la justice que vous assassinez…  ». Dans son avis, la section de législation du Conseil d’État  déclare qu’elle pourrait mettre en danger l’accès au juge.

L’accès à la justice se dégrade constamment sous le coup des mesures successives.  La justice n’est plus un droit, mais un produit qui n’est plus accessible qu’aux happy few. Le ministre de la Justice, Geens, admet qu’il veut combattre « la surconsommation de la justice ». Pourtant c’est bien souvent de sous-consommation qu’il faudrait parler. Un nombre sans cesse croissant de citoyens, dont les droits sociaux sont par ailleurs durement secoués, renoncent la mort dans l’âme et la rage au cœur, à faire valoir leurs droits.

Faut -il vraiment croire qu’une économie de 10 % sur la justice va résoudre l’arriéré judiciaire, qui est pourtant un des objectifs annoncés du plan Geens ? A moins que l’objectif cynique ne soit d’exclure sur base d’un critère de fortune un grand nombre de citoyens des cours et tribunaux, réduisant par là mécaniquement le problème de l’arriéré. Pense -t-on par ailleurs vraiment réduire le fossé entre justice et citoyen en fermant des justices de paix  et des greffes ?

Le plan Geens, élaboré sans concertation avec le monde associatif, rehausse encore le seuil d’accès à la justice. Maintenant déjà, justice est désespérément hors d’atteinte  de la majorité de la population. Il est inacceptable que le gouvernement économise sur le droit fondamental de porter une affaire devant un juge ou de défendre ses droits.

Le plan Geens serait à l’avantage du citoyen s’il garantissait une meilleure qualité de la justice. Mais dans les faits, nous voyons au contraire une détérioration des droits de la défense avec une limitation du droit d’appel et l’augmentation des pouvoirs du parquet. Cela ne mène en aucun cas à  une meilleure qualité.

On ne trouve dans le plan rien pour rendre plus compréhensible au citoyen ordinaire le difficile langage technique de la justice. On y trouve encore moins d’initiatives pour combler le fossé entre monde de la justice et celui l’homme ou de la femme de la rue. Rien non plus face  aux innombrables formalités inutiles qui conduisent souvent le citoyen à renoncer à  ses droits ou à ne mener qu’en partie sa défense.

Un plan qui viserait une hausse de la qualité en ce sens pourrait rétablir confiance du citoyen dans la justice. Mais le combat du ministre contre « l’abus » et « la surconsommation » de l’appareil judiciaire par le citoyen n’y contribue certainement pas.

Nous craignons que le citoyen qui n’ira plus voir un avocat ou un juge ne soit pas celui dont la requête n’est pas fondée, mais celui qui ne pourra plus se le permettre.

Les nombreuses critiques tombent cependant dans l’oreille d’un sourd. Le ministre a annoncé que le gouvernement soumettra le premier projet de loi au parlement dès qu’arrivera l’avis du Conseil d’État. Le risque existe que ce premier projet soit voté encore en juillet.

Nous demandons pour tous le respect du droit constitutionnel d’accès à un juge indépendant. Toutes les propositions qui restreignent les droits du citoyen et rendent plus difficile encore l’accès à la justice doivent être retirées. La TVA instaurée sur les services d’un avocat doit être supprimée et la loi augmentant les droits de greffe abrogée. Nous réclamons des moyens  suffisants pour que la justice soit accessible et plus particulièrement un renforcement et un refinancement du système d’assistance juridique.

Des procédures alternatives telles que la médiation ne peuvent être avancées aveuglément sans prévoir des moyens et un soutien suffisants pour les appliquer de manière satisfaisante.

Il faut un débat de fond sur la justice, dont le point départ doit être une justice démocratique et accessible, avec des moyen suffisants.

Ne soyons pas dupes. Une justice démunie ne va pas défendre mieux les droits du citoyen. Au contraire. Les citoyens ordinaires seront donc aussi pénalisés par le plan Geens, ils en seront même les premières victimes .

Plateforme Justice pour Tous – Recht voor Iedereen

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Appel à la manifestation pour une Justice pour tous ce mercredi 24 juin 2015 devant le Ministère de la Justice

17 juin 2015

Appel à la manifestation pour une Justice pour tous ce mercredi 24 juin 2015 devant le Ministère de la Justice

 

La Plateforme « Justice pour Tous », dont fait partie le SAD, appelle à la manifestation celles et ceux qui veulent lutter pour permettre l’accès à une justice de qualité pour tous, y compris la classe moyenne et les plus défavorisés.

Cette manifestation se tiendra ce mercredi 24 juin 2015, de 12h à 14h, devant le Ministère de la Justice, 115 boulevard de Waterloo à 1000 Bruxelles.

Pourquoi cette manifestation ?

La Justice a toujours été sous-financée. Mais aujourd’hui, les choses s’aggravent, rendant en pratique l’accès aux Cours et Tribunaux impossible pour la classe moyenne et les plus démunis.

L’assujettissement des avocats à la TVA avait déjà augmenté, par répercussion, les coûts liés à un procès de 21%. Qui supporte cette taxe ? Les particuliers et, paradoxalement, l’Etat (soit in fine les contribuables). En effet, les personnes assujetties à la TVA – entreprises, indépendants, etc. –  peuvent quant à elles déduire la TVA qui leur est imputée. L’opération est « bénéfique » pour elles.

Le plan du Ministre Geens prévoit une augmentation importante des frais de greffe. Ceux-ci dépendent à présent du nombre de demandeur et de l’enjeu du litige. Ainsi, si un justiciable estime que la faute d’un individu lui a causé un dommage, plus son préjudice sera élevé plus il devra payer de frais de greffe. Qu’importe la complexité du litige, le travail qu’il occasionnera, la capacité contributive des parties.

Le plan vise aussi à supprimer la collégialité actuellement de mise devant la Cour d’appel. En effet, aujourd’hui, lorsqu’un justiciable en fait la demande, il peut obtenir que son affaire soit transmise à une chambre à trois juges devant la Cour d’appel. Ce choix peut entraîner un « retard » de traitement de son dossier mais il lui revient. Pour certaines affaires, il est préférable que la question soulevée soit traitée en concertation par trois magistrats expérimentés. Le plan envisage de supprimer cette possibilité. Pour « se rattraper », le texte laisse au chef de corps l’opportunité d’attribuer certains dossiers à des chambres à trois juges. Mais, compte tenu de l’arriéré judiciaire, du manque de magistrat et des obligations managériales qui leur incombent, quel chef de corps pourra se permettre d’agir de la sorte ?

Bien d’autres mesures appellent également la critique, comme en a témoigné la manifestation de tous les acteurs de la Justice, ce 20 mars 2015, au Palais de Justice de Bruxelles.

Le Justice va mal. Elle n’a pas/plus les moyens de satisfaire les justiciables et d’assurer le rôle fondamental qui lui est assigné dans un Etat de droit. Réagissons !

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Le plan du Ministre Geens mobilise tous les acteurs de la Justice : non au détricottement du troisième pouvoir de l’Etat

25 mars 2015

Le plan du Ministre Geens mobilise tous les acteurs de la Justice : non au détricottement du troisième pouvoir de l’Etat

Le pouvoir judiciaire est le troisième pouvoir de l’Etat, aux côtés des pouvoirs législatif et exécutif.

Pourtant, le budget qui lui est alloué est dérisoire et ne lui permet pas de remplir les tâches fondamentales qui lui sont assignées : juger de manière indépendante et impartiale dans un délai raisonnable les litiges qui lui soumis ; poursuivre les auteurs d’infractions ; protéger la jeunesse ; punir efficacement les personnes reconnues coupables, tout en gardant une perspective de réinsertion ; etc.

Quiconque fréquente les Cours et Tribunaux belges se rend compte des problèmes liés au manque de moyens : impossibilité de faire venir les détenus aux audiences ; impossibilité d’ouvrir le Palais de Justice de Bruxelles au public par manque de policiers à l’entrée ; arriéré judiciaire ; fermeture des greffes par manque de personnel ; non nomination des magistrats malgré les places vacantes ; manque de matériel informatique ; etc.

Tout cela n’est pas étonnant lorsque l’on sait que la Belgique ne consacre que 0,7 % de son PIB à la Justice alors que les autres pays européens lui allouent en moyenne 2,2%.

Jusqu’à ce jour, les magistrats sont toujours restés extrêmement discrets quant aux problèmes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur mission.

Pourtant, ce 20 mars 2015, face aux nouvelles mesures d’austérité annoncées dans le plan du Ministre Geens, tous les acteurs de la Justice se sont réunis pour dénoncer une réforme nuisible aux intérêts des citoyens et, notamment, à l’accès à une justice de qualité.

Le SAD s’est joint avec enthousiasme à cette manifestation inédite.

« Le pouvoir judiciaire est en danger. Les économies empêchent les juges de remplir leur mission de manière correcte et juste dans un délai raisonnable. Nous devons veiller à ce que les juges ne deviennent pas les curateurs de la faillite de la Justice« , a estimé Luc Maes, le premier président de la Cour d’appel de Bruxelles.

Isabelle Schyns, juge de la famille au Tribunal de première instance de Bruxelles, a critiqué également le plan Justice : « Je suis extrêmement inquiète de lire qu’on compte limiter la présence des parquets dans les audiences civiles. Sans eux, les magistrats de la famille seront démunis et ne pourront pas aller chercher l’information nécessaire, comme le casier judiciaire des parents ». 

 

« La justice est en faillite », a regretté Manuela Cadelli, présidente de l’ASM (Association Syndicale des Magistrats). « Tout le monde s’est mobilisé et cela témoigne de la prise de conscience du pouvoir judiciaire ».

Journée de l'avocat en danger 2014 (2)-01

Journée de l’avocat en danger: 23 janvier 2015, soutien aux avocats philippins

18 septembre 2014 -

La journée de l’Avocat en danger est organisée par l’Association des Avocats Européens Démocrates (A.E.D. – E.D.L.), dont le SAD est membre, en collaboration avec d’autres organisations représentatives des avocats et/ou de défense des droits de l’homme.

Cette initiative de l’A.E.D. a visé à soutenir, en décembre 2010, les avocats iraniens, en janvier 2012 les avocats turcs, en janvier 2013 les avocats basques et, en janvier 2014, les avocats colombiens, tous victimes de graves atteintes à leurs droits fondamentaux en raison de l’exercice de leur profession.

La date du 24 janvier a été choisie comme repère pour la Journée internationale annuelle de l’Avocat en danger en souvenir de l’assassinat de quatre avocats et d’une employée à Madrid en 1977 (massacre dit d’Atocha), lors de la transition après la mort du dictateur Franco (1975). Les auteurs étaient proches de partis et d’organisations d’extrême droite.

Cette années, exceptionnellement, la Journée de l’avocat en danger aura lieu le vendredi 23 janvier 2015 et visera à supporter nos Confrères philippins, victimes d’assassinat et d’intenses pressions.

De plus amples informations sur le déroulement de cet évènement seront communiquées ultérieurement.



Journée de l'avocat en danger 2014-01

Journée de l’avocat en danger: manifestation devant l’ambassade de Colombie

24 janvier 2014 -

Menaces et assassinats d’avocats colombiens sont une réalité quotidienne : depuis 1991, plus de 400 avocats ont été tués en Colombie.

Cela signifie qu’en moyenne, un avocat est assassiné chaque mois en Colombie.

Durant les huit premiers mois de l’année 2013, 11 avocats ont été tués dans la seule région de Valle del Cauca.

Outre ces meurtres, les avocats colombiens sont menacés et attaqués. Entre 2002 et 2012, il y a eu 4.400 agressions contre des avocats.

Ce sont les raisons pour lesquelles des centaines d’avocats européens ont manifesté à travers toute l’Europe (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Berne, Bruxelles, Düsseldorf, La Haye, Hambourg, Madrid, Milan, Paris, Rome, Bordeaux et dans d’autres villes encore) contre ces meurtres et agressions d’avocats en Colombie et contre les obstructions à l’exercice de leur profession.

Cette journée de l’Avocat en danger était organisée par l’Association des Avocats Européens Démocrates (A.E.D. – E.D.L.), dont le SAD est membre, avec le soutien de l’Association Européenne des Juristes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (E.L.D.H.), l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (I.D.H.A.E.), l’Ordre français des avocats du Barreau de Bruxelles, l’O.B.F.G. et Amnesty International.

aide juridique

Non à la réforme de l’aide juridique!

affiche FR

10 juillet 2013 -

Le gouvernement prépare une réforme de l’aide juridique, un droit inscrit dans la Constitution. Cette réforme met en place un système partiellement payant, qui aura pour conséquence d’exclure bon nombre de personnes de l’accès à la justice. En dépit des vives protestations de la société civile, des syndicats et des organisations d’avocats, le gouvernement envisageait de faire voter, en juin 2013, ce projet dans la loi-programme et, cela, sans qu’aucun débat sérieux n’ait eu lieu.

Plus de 60 organisations se sont réunies autour d’une pétition «Halte au démantèlement du droit à l’assistance juridique».

La Plateforme Justice pour Tous, dont le SAD est partenaire, a adressé une note à l’adresse du gouvernement Di Rupo .